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Le rôle primordial du dialogue entre actionnaires dans une PME

Le rôle primordial du dialogue entre actionnaires dans une PME 

Le partage du capital d’une société entre deux actionnaires correspond à un fragile équilibre qui peut rapidement être rompu. Tout comme sur les anciennes balances de nos grands parents, un simple grain de poussière, totalement inoffensif en apparence, peut être à l’origine de la déstabilisation.

Un exemple concret et réel que nous avons rencontré :

Une simple procédure, pourtant établie dès l’origine dans les statuts de la société, a une fois déclenché une tempête, heureusement passagère, entre deux actionnaires. L’un détenait plus de la moitié du capital, l’autre la minorité de blocage. Ce dernier a jusqu’à présent toujours approuvé les choix, judicieux, il faut le dire, de l’actionnaire principal. L’actionnaire principal, lui, a eu l’impression au fil du temps que cette validation représentait un tracas supplémentaire dans le cadre de certaines décisions. A ses yeux, le coactionnaire approuvant toujours ses choix dans ces décisions particulières, la validation par Assemblée Générale représentait un coût de temps et d’argent supplémentaire et inutile. Jusqu’au jour où, sous l’action de plusieurs facteurs externes, l’actionnaire principal a décidé de mettre un terme à cette procédure.

D’un côté, l’actionnaire minoritaire s’était absenté plusieurs jours pour des raisons professionnelles. De l’autre, l’actionnaire majoritaire souhaitait faire l’acquisition d’une société. Cette acquisition devait se faire à cette période précise. L’opportunité était magnifique, ajoutant au stress accumulé au cours de l’année le stress de passer à côté d’une belle opération. Or on le sait, le stress joue le rôle d’un amplificateur d’émotions (en positif ou en négatif). Ainsi, la peur de ne pas pouvoir valider l’acquisition et de passer à côté s’est accrue, tout comme la perception de la procédure comme un obstacle récurent et inutile.

Pour l’actionnaire minoritaire, il était hors de question de mettre fin à cette procédure. Pour lui, il ne s’agit pas d’un handicap, puisqu’il est très souvent d’accord avec les décisions prises. En revanche, elle est nécessaire car c’est pour lui un moyen de pouvoir faire valoir son désaccord si besoin était.

Dans son engouement, l’actionnaire principal n’a pas pris le temps d’en discuter avec son coactionnaire et l’a mis devant le fait accompli lors d’une convocation pour une AG remettant en cause cette procédure. Un simple détail totalement bénin en apparence s’est ainsi transformé en conflit d’actionnaires.

A partir de cet instant les relations se sont tendues. Le risque de passer à côté d’une opportunité permettant à l’entreprise de franchir et de consolider et d’optimiser sa structure augmentait. Bien que les échanges entre les deux partis fussent à l’origine positifs un climat de méfiance dangereux s’installa. Le marché qui se tendait par ailleurs accroissait la tension entre les protagonistes. Dans risques majeurs assombrissaient l’horizon.

Dans un but de construction d’un plan stratégique l’un des acteurs consulta I-Deal Development. Compte tenu de notre savoir faire, il nous apparut assez rapidement que les enjeux courts et longs termes étaient figés par cette atmosphère particulière entre actionnaires. Notre rôle externe fut capital. Notre crédibilité ne fut pas mise en cause. L’actionnaire minoritaire a renoué un dialogue, l’actionnaire majoritaire est revenu dans un mode de communication normal respectant les procédures et permettant au final de mettre fin aux tensions et de réaliser le plan stratégique.

Par notre accompagnement opérationnel tenant compte des intérêts des parties nous pûmes aider cette société à franchir cette étape. Aujourd’hui elle est à nouveau prête, elle continue sa lancée avec succès.

Cet exemple, en apparence simple, illustre toutefois à quel point l’équilibre entre actionnaires est toujours très fragile. Dans ce cas précis, si les acteurs n’avaient pas fait appel à un conseil extérieur expérimenté et que l’actionnaire minoritaire n’avait pas fait un pas vers le dialogue en se repliant dans ses tranchées, la situation aurait pu devenir dramatique.

Le dialogue peut être une des clés du succès dans la sauvegarde du fragile équilibre entre actionnaires et parfois dans la survie de l’entreprise. L’avis d’un œil externe dépassionné peut réellement aider à préserver les intérêts de tous.

Frédéric BONAN