Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
fredericbonan
fredericbonan
Menu
La force de la conviction ! Walor

La force de la conviction ! Walor

Vous est-il déjà arrivé d’avoir une intime conviction ?… Celle, Par exemple, qu’une entreprise et ses dirigeants sont tout à fait capables de relever tel challenge. Ou que la voie sur laquelle les entraîne tel conseiller n’est pas la meilleure... Nous, chez I-Deal Development, on y pense souvent

Que fait-on, alors ?... On se bat pour faire valoir notre point-de-vue ! Quand bien même on se retrouve, parfois, un peu seul. Parce qu’au final, lorsque la valse des illusions stoppe et que les faits attestent qu’en effet, une solution favorable était possible, à condition de… on vous félicite a posteriori d’avoir été aussi « avisé ». Mais peut être est-ce le fruit de l’expérience. Associé à un peu de caractère… (LIRE LA SUITE)

 

Cela faisait des années que nous suivions l’entreprise Walor et la conseillions. D’abord lorsque Jacky Lorin, son créateur, était aux commandes, lors d’un premier rachat

potentiel par la société japonaise Ushui, en 2008. Opération qui, au final, ne se fit pas, les Japonais étant particulièrement friands de licences et brevets, ce que Walor ne détenait pas…

Puis lors de la reprise de l’entreprise par le conglomérat Altia (soutenu par le FSI) dans sa création d’un « grand acteur français » du secteur. Dubitatifs, mais de bonne volonté, nous les avions soutenus pour, dans un premier temps, valoriser l’opération, puis, ensuite, pour les défendre becs et ongles et les faire dédommager lorsque cette même opération (à notre surprise toute relative) ne se fit pas, Altia ne pouvant honorer ses engagements.

 

Une croissance belle mais fragile

De 2014 à 2016, nous avons continués d’accompagner l’entreprise dans son développement tandis que Jacky prenait peu à peu du champ, laissant son fils Eric s’installer progressivement aux commandes.

Il faut dire qu’en l’espace de quelques années, cette entreprise de fraisage au départ très régionale (Nantes), mais qui avait mis un point d’honneur à se tenir toujours à la pointe de l’outillage le plus high-tech, s’était faite une place de choix sur le marché des connecteurs pour Air-Bag, puis des composants mécaniques liés à la sécurité en général.

Croissant avec le marché, Walor - dont les bénéfices s’opèrent sur quelques fractions de centime et des volumes de pièces considérables ! - avait besoin de se restructurer et se consolider. Une augmentation de capital menée avec  Sodéro leur avait, entre autres, permis de respirer, se lancer à l’international (Mexique) et racheter dans la foulée deux autres usines (à Altia !). Jusqu’à ce qu’en 2016, le bon timing ayant été respecté pour que le capital solidifié puisse se transmettre dans les meilleures conditions, Eric se retrouve à la tête d’un groupe générant 50 M€ de CA et soit en mesure de disposer de la valeur qu’il avait su créer si quelque opportunité se présentait…  

 

 

Une sacrée opportunité 

Ce qui ne tarda pas à arriver. Le groupe Gévelot-extrusion,  était loin d’être inconnu chez Walor. Sauf qu’il pesait le double ! 100 M€, ce qui impressionna quelque peu Eric qui choisit alors de se faire conseiller par un cabinet d’une taille plus importante que la nôtre et davantage axé «analyse  financière ». Une erreur selon moi compte tenu du contexte, mais comment être juge et parti ?

J’exprimai néanmoins à Eric mes inquiétudes, notamment sur les aspects démesurés et psychologiques de l'opération à prendre en compte face au groupe Rothschild en charge de la vente.

La famille me connaissait suffisamment pour prêter oreille à mes arguments et nous proposa d'être, non plus les conseillers de Walor, mais ceux de la holding familiale. Nous assistâmes à toutes les réunions et vîmes comment s’engageaient les négociations.

Avec Thierry, qui partageait chez IDeal la charge du dossier, il nous fallut malheureusement peu de temps pour nous convaincre que nous avions sans doute raison. Walor, allait être jugée trop « petite » et allait se faire écarter du projet...

 

Tenir !

Ce qui ne tarda pas à se produire, en effet.

Tout était perdu, alors ?... Non pas, parce qu’entretemps, toujours convaincu de la capacité de Walor de mener à bien cette opération, j’étais pour ma part entré en contact direct avec l’actionnaire majoritaire du groupe vendeur et avait établi avec lui une relation de confiance. Aussi, une fois le verdict négatif tombé sur l’opération proposée par nos confrères, allais-je trouver ce vendeur et ses représentants, Mario Martignoni et

Mario Martignoni PDG de Gevelot

Laurent Bunatti, le patron de Rothschild, deux hommes que je savais compétents et fiables.

« Donnez-moi simplement le juste prix auquel vous souhaitez vendre Gévelot », leur demandais-je très directement ». « Mais vous n’avez pas l’argent ! », me répondirent-ils, pratiques. « Connaissant les atouts de Walor, je me fais fort de le trouver. Et vite ! » répondis-je.

Je dus être assez convaincant puisque, bien que continuant de douter, ils finirent par accepter. Nous passâmes donc un deal oral selon lequel fut arrêté que, ne pouvant accéder à leur data room, si leurs documents étaient bel et bien fidèles aux chiffres et faits qu’ils avançaient, c’était signé !

 

Financer !

Encore fallait-il le trouver, cet argent ; plus de 50 M€ ! La Sodéro et la BNP Développement acceptèrent de nous suivre, mais ce n’était pas assez. Nous rencontrâmes alors Laurent Fichter, à la tête d’une autre entité Rothschild, spécialisée, elle, dans les produits financiers complexes. « Ce que vous défendez : un vrai projet industriel où les dirigeants restent en place et où il n’est question que de valorisation, c’est tout ce que j’aime » nous dit-il.

 

Etant parvenu à obtenir de cette dream-team financière un engagement ferme sans lequel, je le pressentais, les vendeurs ne nous recevraient même pas, nous arrivâmes à la table des négociations. Où, comme convenu en effet, convaincus à présent de notre capacité à tenir nos engagements financiers, les vendeurs nous délivrèrent l’accès à toutes les informations nécessaires.

Ne rien lâcher…

Dire que ces négociations furent complexes est un doux euphémisme. Car tandis que Walor avait un pied au Mexique et une usine en Roumanie, Gévelot se partageait entre la France, l’Allemagne et la Chine. A partir de ce moment, Eric Lorin s’en remit entièrement à nous. Nathanaël, chez nous, se retrouva à piloter une armée d’auditeurs (juridiques, comptables, industriels, environnementaux, sociaux, etc.) tandis que le cabinet d’avocats de Mathieu Guignard se lançait de son côté dans un travail remarquable.

Il se trouvait donc 7 banques et plusieurs dizaines d’acteurs à coordonner. Ce qui ne se fit pas sans peine d’autant qu’il fallut, entre autres, retourner à la table des négociations : « Tu m’avais dit que vous payeriez TEL prix ! », « Oui, mais tu m’avais dit que ce serait comme ÇA. Or, c’est plutôt comme ci »… Négociations.

 

Je vous passe les habituels tracas, chausse-trapes et délicatesses liées à ce type de dossier. Je vous passe les épisodes syndicaux et administratifs générés, entre autres, par la dimension concurrentielle (Mexique, Chine, Allemagne…) pour en arriver à l’essentiel. C’est uniquement parce que l’ensemble des acteurs (jusqu’à l’avocat donc, un intervenant qui, d’ordinaire, se tient plutôt à l’écart) se faisaient entièrement confiance et avaient décidé de converger et œuvrer main dans la main que cette magnifique histoire transformant une petite entreprise de 8M € (lors de notre première rencontre) en groupe international en pesant plus de 170, a pu se faire.

Une partie de l'équipe mobilisée lors de la signature

Croire au meilleur !   

Mais le plus beau, c’est qu’Eric Lorin, actionnaire minoritaire (petit actionnaire de la holding familiale), se retrouve aujourd’hui avec 78,2% du capital d’un groupe international ! (mais c’est le fruit de son travail et c’est avant tout pour cela que nous avons des convictions fortes chez IDeal Development !)

C’est aussi et surtout que ce succès industriel se double d’un succès humain : les états-majors des deux entreprises restent en place ; le DG de Gévelot étant passé Vice-Président tandis que les DAF, DRH, Directeur Industriel, et autres ont tous souhaité rester pour relever les défis de la nouvelle aventure.

On m’a fait l’honneur de m’inviter au board du groupe nouvellement créé. Ses objectifs comme ses premiers résultats (une belle croissance) sont là pour nous rappeler qu’il est des causes pour lesquelles il vaut la peine de se battre. Et de nourrir des convictions. Quand bien même on risque, à certains moments critiques, de se retrouver un peu isolé.

Mais cela fait partie du métier !!!    

  

 

 

Le mot de la fin, par Eric Lorin.

« Très disponibles et réactives (Nathanaël et Thierry, entre autres), les équipes d’IDeal Development possèdent la même approche du business que nous : avant tout pragmatique. Important : même dans les moments moins simples, elles ont su garder un optimisme et une capacité à transformer chaque problème en solution qui sont vraiment appréciables.

Un coup de chapeau particulier à Frédéric Bonan, dont la finesse d’analyse des situations comme des personnes - et la rapidité à en tirer des conclusions ! - a constitué dans ces négociations délicates un avantage considérable. Plus encore en ayant pu comparer avec d’autres acteurs avec lesquels nous étions en relation.

Nous sommes donc très satisfaits du lien que nous entretenons avec eux depuis maintenant presque 10 ans ».

Eric Lorin (pdg Walor) Frédéric Bonan  (pdg Ideal Development)

Eric Lorin (pdg Walor) Frédéric Bonan (pdg Ideal Development)